Connaître l’Islam

Dr. Hassan Amdouni

Présentation

Le terme islam est un terme associé. Il signifie : pacification ; sincérité, obéissance et soumission. Du point de vue religieux, le terme islam signifie : soumission à Dieu par la mise en pratique des Prescriptions divines révélées au dernier Messager de Dieu Mouhammad (Paix sur lui).

Le credo fondamental de l’Islam est la foi en Dieu et en Son Unicité absolue. La croyance en l’Unicité de Dieu et la croyance en Sa Souveraineté sont indissociables.

En Islam, il n’existe ni clergé, ni institution théocratique. L’Islam a établi la transcendance absolue de Dieu et a pris comme postulat la relation directe entre Dieu et l’homme sans aucun intermédiaire.

La croyance au message de Mouhammad (Paix sur lui) et en sa prophétie constitue le second élément de base de l’Islam.

Le Musulman s’inspire de la conduite exemplaire du Messager dans sa relation avec les autres.

 

Historique

L’Islam naquit à la Mecque, dans la Péninsule arabique il y a 1434 ans.
L’Islam s’annonce comme étant le dernier message divin adressé à l’humanité, et que Mouhammad Ibn ‘Abd-Allâh est le dernier Envoyé de Dieu.

Le dernier Prophète Mouhammad Ibn ‘Abd-Allâh Ibn ‘Abd Al Mouttalib, de la tribu de Qouraych, du Clan des Banoû Hâchim, naquit en 570 de l’ère chrétienne. A l’âge de 40 ans, il reçut de Dieu le message coranique par l’intermédiaire de l’Archange Gabriel.

Quand l’opposition et les persécutions se multiplièrent, il ordonna à ses disciples d’émigrer en Abyssinie, pour y trouver refuge.

En 622JC, les habitants de Yathrib (Médine) se convertirent à l’Islam et devinrent les Alliés du Prophète et ses soutiens (al Ansâr) ; alors il reçut l’ordre de quitter la Mecque, après 13 années de prédication, pour s’y installer. C’est l’Hégire ou Al Hijra : c’est-à-dire l’émigration du Prophète et des Musulmans mecquois (Al Mouhâjiroûn) de la Mecque vers Yathrib (Médine).

Avec l’Hégire l’Islam prit de l’ampleur, et en 10 années, il se propagea dans toute la péninsule arabique. Lors de son dernier pèlerinage appelé : le pèlerinage d’adieu, le Prophète prononça son sermon d’adieu devant 120.000 Musulmans.
La mission du prophète Mouhammad dura 23 années.

 

Le Califat : (632JC-661JC)

A la mort du Prophète, les Musulmans choisirent un de ses plus éminents compagnons : Aboû Bakr (Que Dieu soit satisfait de lui) pour lui succéder à la direction des affaires de la communauté, puis ce fut ‘Oumar, ‘Outhmân et ‘Ali (Que Dieu soit satisfait d’eux). On appelle cette période : l’époque du Califat bien-guidé (al khilâfa ar-râchida).

Durant ce califat, l’Islam se répandit en Irak, dans tout le Proche Orient, en Asie et en Afrique du Nord et c’est sous ‘Outhmân (Que Dieu soit satisfait de lui) que les premières tentatives de la pénétration de l’Islam vers l’Andalousie commencèrent.

 

Dogmes de base

Le terme arabe désignant la foi est : al îmân. La foi c’est le sentiment intime qui vient du cœur.

Dans le saint Coran, Dieu (Exalté), définit la foi comme suit : « La foi ne consiste pas uniquement à tourner sa face vers l’Est ou vers l’Ouest. L’homme vraiment croyant, c’est celui qui croit en Dieu, au Jour dernier, aux Anges, aux Livres et aux Prophètes. Celui, qui, pour l’amour de Dieu, donne de son bien à ses proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs sans ressources, aux indigeants et pour l’affranchissement des captifs. Celui qui s’acquitte de la prière ; celui qui verse sa zakât. Ceux qui remplissent leurs engagements ; ceux qui sont patients dans l’adversité, le malheur et au moment du danger : voilà ceux qui sont justes ! Voilà ceux qui craignent Dieu! » (Ste 2/ V.177)

Cependant, du point de vue théologique, les piliers de la foi musulmane sont au nombre de six :

1 : C’est la croyance en Dieu Unique, Créateur de l’Univers. En Islam, Allâh est le Nom propre du Seigneur. Il est l’expression de l’Unicité divine. Il est le premier Nom divin du Coran. Ce Nom fait allusion à la perfection de l’Amour et de la Miséricorde qu’Allâh porte à la Création. Dieu a 99 Noms transmis par le Prophète (Paix sur lui) lui-même.

2 : Croire aux Anges, créatures célestes asexuées, chargées d’exécuter les Ordres de Dieu.

3 : Croire aux Livres révélés tels : les Feuillets d’Abraham (Ibrâhîm) ; la Thora de Moïse (Moûsâ) ; les Psaumes de David (Dâwoûd), l’Evangile de Jésus (‘Îsâ) et le Coran. Ce dernier Livre divin révélé à Mouhammad en est l’héritier.

4 : Croire aux Prophètes envoyés par Dieu aux Humains afin de les guider vers la voie du Bien. Selon l’Islam, Dieu a envoyé 124.000 Prophètes dont 315 Messagers. Le saint Coran en a cité 25, ceux qui ont le plus marqué l’histoire humaine.

5 : Croire au Jour du Jugement et à la juste rétribution de nos actes durant notre vie sur terre. Selon l’eschatologie musulmane, cet ultime dénouement sera précédé de grands signes annonciateurs de la fin du monde. Ensuite, il y aura la Résurrection, le Rassemblement des créatures, le Jugement dernier et la rétribution avec un devenir éternel soit au Paradis, soit en Enfer, chacun selon le mérite de ses propres œuvres.

6 : Croire dans les Décrets de Dieu ou le Destin. Il s’agit d’admettre avec conviction que la Volonté de Dieu et Son Omniscience sont présents dans tout ce qui nous arrive. Tous les événements de la vie touchant au bien, au mal, à l’espoir, à l’angoisse, au bonheur et à la tristesse sont connus par Dieu.

L’homme est soumis à cette Volonté divine et à Ses décrets parce qu’il n’est pas Dieu, mais il est libre parce que Dieu l’a doté de la raison et d’une capacité d’agir qu’il exerce dans ses choix de vie. Les actions auxquelles l’homme s’adonne, en est pleinement conscient. Il est conscient de son autonomie, de sa liberté d’action. Cette conscience est suffisante pour affirmer sa liberté et sa responsabilité.

Quant au fatalisme, il est, en vérité, l’expression de la soumission du croyant à Dieu dont la Volonté l’emporte toujours sur celle des hommes. L’acceptation du Destin, voulu par Dieu, n’est pas équivalent à la passivité.

 

Sounnites et Chi’ites

Les Chi‘ites sont les partisans de ‘Alî (Que Dieu soit satisfait de lui), cousin et gendre du Prophète (Paix sur lui).

Au début de l’apparition de ce mouvement, il n’était question que d’une prééminence accordée à ‘Alî (Que Dieu soit satisfait de lui) et à sa descendance. Ils affirment que la succession du Prophète revenait à sa descendance et aux membres de sa famille, en priorité.

Ce mouvement s’amplifia à la fin du califat du 3ème calife ‘Outmân (Que Dieu soit satisfait de lui). Après les persécutions de la famille du Prophète par les Oumeyyades, ce mouvement s’étendit et devint un mouvement secret.

Sa doctrine changea, et ses principes et théories ne furent plus conformes à ceux de la majorité des Musulmans (les Sounnites).

Parmi leurs principes, la théorie de l’imâmat (pouvoir) qui se transmet par désignation écrite d’un imâm à l’autre. L’imâm (chef de l’exécutif) n’est donc pas désigné par la voie de la consultation. Ils affirment, aussi, la qualité de l’infaillibilité à tous leurs imâms.

Les Chi‘îtes adoptent le même texte du Coran que les Sounnites, mais ils refusent les textes de la Sounna et leurs voies de transmissions. Ils ont leurs propres transmissions. Aussi, l’imamât et l’infaillibilité de l’imâm sont les deux dogmes les plus importants dans la doctrine chi‘îte

La plus importante tendance chi’ite est celle des Imamites ou les Duodécimains.

Les Chi‘îtes imamites sont essentiellement répartis en Iran ; Irak et au Liban, puis par minorités importantes en Inde, Pakistan, Afghanistan…

 

Les Sounnites :

Il s’agit de ceux qui considèrent que la succession du Prophète (Paix sur lui) revient au musulman le plus méritant, le plus honorable, quel qu’il soit, et dont l’élection émane de la volonté des Musulmans. Le calife représente le pouvoir politique et veille sur la bonne application de la Loi de Dieu. Il est aussi responsable que chaque Musulman du respect de la Loi. Il est assujetti à l’erreur et peut être destitué, s’il ne s’acquitte pas consciencieusement de son devoir conformément à la Loi.

Les Sounnites s’attachent aux Textes révélés (Coran et Sounna) et à l’unité de la communauté. Ils représentent la grande majorité des Musulmans.

Continuité du Message L’Islam n’est pas une religion nouvelle.

Dans son essence, c’est la même religion que Dieu a révélée à tous Ses Prophètes et Messagers (Paix sur eux tous), depuis Adam.

Dieu (Exalté) dit : « Dis : Nous croyons en Dieu et en ce qu’Il a fait descendre sur Abraham, Ismaêl, Isaac, Jacob et les tribus, et en ce qui a été révélé à Moïse, à Jésus et à tous les Prophètes de la part de leur Seigneur : nous ne faisons entre eux aucune différence et c’est à Lui que nous sommes soumis. » (Ste 3/ V.84)

Le message révélé à Mouhammad (Paix sur lui) n’est pas un fait nouveau dans l’histoire humaine. Dans le Coran, Dieu (Exalté) dit : « Dis : « Qu’y a-t-il d’étrange dans mon cas ? Tant d’autres Prophètes m’ont précédé ! » (Ste 46/V.9)

L’Islam n’est pas venu pour abolir les religions monothéistes qui l’ont précédé, mais il est venu pour prolonger, rappeler et élucider. Le message d’unicité.

 

Le culte et les cinq principes fondamentaux de l’Islam

A : L’attestation de foi

Le Musulman atteste, avec certitude, qu’il n’y a pas de dieu que Dieu et que le prophète Mouhammad est Son serviteur et Messager. Il croit que ce Dieu est aussi le Créateur de toute chose. Il est Tout Puissant, Miséricordieux et Juste par essence. Mouhammad (Paix sur lui) est le seau des Prophètes. Il est le dernier avertisseur envoyé à l ‘humanité et le dernier annonciateur d’une bonne nouvelle. Cette formule s’appelle : « Ach-Chahâda ». S’il vit pleinement ce témoignage, le comportement et l’agir du croyant, ainsi que son langage doivent en témoigner.

B : La prière

Les prières quotidiennes

La prière occupe, dans la religion musulmane, une place prépondérante, étant donné qu’elle est l’expression pratique et déclarée de notre croyance en Dieu (Exalté), et le seul moyen pour entrer en contact avec Lui. Elle est le premier acte d’adoration rendu obligatoire, et c’est la première chose pour laquelle, le croyant, devra rendre compte devant Dieu (Exalté).

Il y a cinq prières obligatoires réparties sur la journée : à l’entrée de l’aube (as-soubh), le midi (zouhr), l’après-midi (al ‘asr), après le coucher du soleil (al maghrib) et à la tombée de la nuit (al ‘ichâ’).

La pratique de la prière nécessite l’accomplissement d’une purification rituelle appelée : ablutions (al woudoû’), signe de purification du corps et du cœur.

L’accomplissement de la prière exige la propreté du corps, des vêtements et du lieu, devant être exempt de toutes les souillures.

Lors de la prière, on se tourne vers la direction de la Mecque (al Qibla). On doit formuler l’intention (an-niyya) pour chaque prière.

Chaque prière est composée d’un nombre de rakâates.

Deux, trois ou quatre. Une rakâate est composée de récitation du Coran, de formules de glorification de Dieu, de gestes et d’invocations. Chaque mot, chaque geste dans la prière a une signification. Le musulman peut prier seul ou avec le groupe. Les prières en groupes sont célébrées dans la mosquée (al masjid).

Cette prière en groupe ou en commun est une obligation collective, car elle consolide les liens communautaires.

La prière est annoncée par un appel à la prière, appelé : al adhân, dont les paroles rappellent l’Unicité de Dieu, la Prophétie de Mouhammad (Paix sur lui) et l’importance de la prière.

La prière est un rendez-vous intime avec Dieu, elle doit se faire dans un état de recueillement total et d’humilité.

 

La prière du vendredi

Dieu (Exalté) a dit : « Ô vous les croyants ! Quand on vous appelle à la prière du vendredi, empressez-vous de vous y rendre pour invoquer Dieu ! Interrompez tout négoce ! » (Coran : Ste62/V.9)

Le Prophète (Paix sur lui) a dit : « Le soleil ne peut se lever sur un meilleur jour que le jour du vendredi… » (Rapporté par At-Tirmidhî)

Cette prière est exigée de tout musulman homme, résidant non voyageur. Les femmes et les enfants en sont dispensés. Le délaissement volontaire de la prière du vendredi est un péché majeur en soi.

Cette prière est composée de deux prêches suivis d’une prière en commun.

Il est recommandé de se laver, spécialement pour ce jour de prière, de se parfumer et de mettre ses plus beaux vêtements. De même, il est recommandé de multiplier les actes de dévotion et les œuvres pies en ce jour.

 

La mort et les funérailles

La mort n’est pas un anéantissement, ni une fin. Elle est un passage vers une autre vie : la vraie vie. Elle est un retour vers Dieu (Exalté). La croyance dans la Résurrection est un pilier de la foi islamique.

Dieu (Exalté) a dit : « Tout être humain goûtera à la mort, puis vous recevrez, sûrement, votre rétribution le Jour de la Résurrection. » (Coran : Ste 3/V.185)

L’Islam a ses propres rites funéraires. Les Musulmans sont tenus de les respecter. Ces rites commencent dès l’agonie, pour se poursuivre lors du lavage rituel du mort, de la préparation du linceul et de la prière funèbre, appelée en arabe : « salât al janâza »

L’Islam exige que les Musulmans soient enterrés dans un cimetière islamique. La règle est que les Musulmans enterrent leurs morts sans cercueil.

Cependant des réponses d’exception ont été proposées, depuis longtemps, par les jurisconsultes musulmans. Dans un cimetière musulman, les tombes sont dirigées vers la Qibla (direction de la prière) : la Ka‘ba à la Mecque, et le mort est mis sur son flanc droit, le visage tourné vers la même direction (la Qibla).

 

Les prières des deux fêtes

L’Islam a institué deux principales fêtes : la fête de la rupture du jeûne de Ramadan, (‘îd al fitr), et la fête du sacrifice (‘îd al id-hâ), en souvenir du sacrifice d’Abraham (Paix sur lui). Cette deuxième fête a lieu le 10ème jour du mois du hajj (Dhoû Al Hijja, et elle consiste à sacrifier une offrande à Dieu, selon ses moyens, et à la partager avec les pauvres.

Ces deux fêtes sont précédées, chacune, par une prière, appelée prière de la fête. Cette prière est composée d’une prière suivie d’un sermon, inversement à la prière du vendredi.

 

Le Calendrier musulman ou le calendrier hégire

L’année hégirienne musulmane est purement lunaire, sans intercalation, elle dure 354 ou 355 jours (avec, dans un cycle de trente ans, onze années de 355 jours, et dix-neuf années de 354 jours).

L’année hégire lunaire est donc écourtée de 11 jours par rapport à l’année grégorienne, chrétienne ou solaire ; c’est ainsi que les fêtes islamiques font graduellement le tour de toutes les saisons. Les mois du calendrier hégire lunaire sont de 29 ou de 30 jours.

C’est généralement 71 jours après le commencement de l’année hégire qu’est la date anniversaire de la naissance du Prophète Mouhammad (Paix sur lui), le 12 Rabî‘ 1er. 166 jours plus tard commence le Ramadan, mois de jeûne (qui a tantôt 29 et tantôt 30 jours). 88 jours après, commence le mois sacré du pèlerinage, Dhoû al Hijja, qui est marqué par le rituel du sacrifice au 10ème jour.

Les mois du calendrier hégire lunaire sont les suivants :1 : Mouharram 2 : Safar 3 : Rabî‘ 1er 4 : Rabî‘ 2ème 5 : Joumâdâ 1er 6 : Joumâdâ 2ème 7 : Rajab 8 : Cha‘bâne 9 : Ramadan10: Chawwâl 11: Dhoû al Qi‘da 12 : Dhoû al Hijja

 

C : Le jeûne du Ramadan

 

Dieu (Exalté) a dit : « Ô les croyants ! Le jeûne du Ramadan vous a été prescrit comme on l’avait prescrit à ceux d’avant vous. » (Coran : Ste 2/V. 184)

Le Prophète (Paix sur lui) a dit : « Dieu (Exalté) a dit : « Toute action du fils d’Adam est pour lui, excepté le jeûne : il est pour Moi, et c’est Moi qui l’en récompense ! » (Rapporté par Al Boukhârî)

Le Ramadan est le neuvième mois du calendrier islamique. Il dure 29 ou 30 jours lunaires. Tout musulman et musulmane pubère, saint d’esprit et de corps, doit s’en acquitter.

Durant ce mois béni, Dieu (Exalté) a révélé le saint Coran. Le jeûne du Ramadan est déterminé par la vision du croissant de la nouvelle lune, qui annonce le début du jeûne ainsi que sa fin. Les Musulmans peuvent organiser leur propre conseil pour s’assurer du début du mois ou de sa fin, comme ils peuvent se référer au pays musulman le plus proche et auquel ils se fient. Le jeûne consiste à s’abstenir de toute nourriture, boisson et relations sexuelles avec son conjoint, de l’aube jusqu’au coucher du soleil.

Le jeûne est une pratique spirituelle. Il est une éducation de l’esprit, une purification de l’âme et du corps. Le jeûne fait participer tout le corps, à savoir les membres et l’âme qui habite le corps. Il faut retenir ses yeux des interdits, préserver sa langue de la calomnie et de la médisance, des grossièretés et des mensonges, et éviter à son ouïe d’écouter ce genre de propos. Le jeûne n’est ni une forme de pénitence, ni l’expression du mépris du corps. C’est le mois du Coran et du rappel de Dieu, par excellence. C’est une école pour l’apprentissage de l’endurance, de la compassion envers les nécessiteux et du combat contre la passion et la tentation.

Le Ramadan est un congé annuel pour se ressourcer et se purifier de toutes les attaches terrestres. Il aide la personne à maîtriser son corps, à se surveiller et à se remettre en question.

 

D : La zakât

 

Le Coran appelle cette aumône : zakât, ou sadaqah ;

La zakât a pour but de purifier le cœur du croyant de l’avarice et de l’amour excessif des biens terrestres.

En vérité, c’est une aumône obligatoire évaluée à 2.5%, que doivent verser les riches sur leur épargne annuel, une fois par an.

La Loi musulmane a fixé le taux minimum imposable, les pourcentages, les différentes sortes de biens imposés et les bénéficiaires. C’est un droit du pauvre sur l’argent du riche.

Dieu (Exalté) : « Ceux qui croient, font œuvres bonnes, accomplissent la prière et s‘acquittent de la zakât, leur salaire est auprès de leur Seigneur ! » (Coran : Ste 2/V.277)

 

E : Le pèlerinage

Dieu (Exalté) a dit : « Accomplissez, par amour de Dieu, le grand comme le petit pèlerinage. » (Coran : Ste 2/V.196)

Le Pèlerinage est une obligation pour chaque croyant, homme ou femme, disposant de moyens financiers et d’aptitudes physiques.

C’est un pilier de l’Islam. Il est composé de rites bien définis étalés sur une semaine au moins, et qui se déroulent à la Mecque et dans ses environs. Le Croyant doit l’accomplir une fois, au moins dans sa vie.

Le Pèlerinage (al hajj) est l’expression de l’adoration de Dieu et l’exaltation du Seigneur de la Demeure sacrée (la Ka‘ba). On s’y rend pour Sanctifier la Demeure sacrée, rendre hommage à Dieu (Exalté) par la célébration du culte d’Abraham (Paix sur lui), le père des Prophètes, pour réaliser et vivre d’une manière effective la fraternité islamique et exprimer sa soumission et sa petitesse devant la Toute-Puissance divine.

Le pèlerinage est l’occasion de se détacher de toutes les attaches terrestres : quand le pèlerin met ses deux étoffes de sacralisation, il délaisse toute hiérarchisation et c’est le souvenir de la mort qui habite son cœur. Quant au rassemblement sur la plaine de ‘Arafa, lui rappelle le Jour dernier et ses affres.

Le pèlerinage est un voyage vers le Seigneur, où on apprend à se passer de tout ce que l’on aime, pour vivre une intimité avec Dieu.

 

Le Droit musulman et les écoles juridiques

Une réflexion juridique est, en somme, une lecture rationnelle, assujettie à des règles strictes, des Textes de Loi (Coran et Sounna).

On définit le Droit musulman comme étant la connaissance des jugements juridiques pratiques, qui sont déduits de leurs sources décisifs.

Chez les Sounnites, le Droit a quatre sources principales : le Coran, la Sounna, le Consensus et le Raisonnement analogique.

 

Quatre écoles vont dominer le Droit musulman sounnites :

L’école Hanafite, qui fut fondée à Koûfa par l’imâm Aboû Hanîfa (m : 767JC) ;

L’école Malékite, dont le maître était l’éminent savant de Médine l’imâm Mâlik Ibn Anas (m : 795JC) ;

L’école Chafi‘ite a été fondée par l’imâm Mouhammad Ibn Idrîs Ach-Chafi‘î, qui a vécu à Baghdâd, puis en Egypte. (m : 820JC) ;

L’école Hanbalite, qui a eu pour maître et fondateur, l’imâm Ahmad Ibn Hanbal, élève de Ach-Châfi‘î (m : 855JC).

Les Chi’ites se reconnaissent dans l’école Ja‘farite, dont ils attribuent les avis à l’imâm Ja‘far As-Sâdiq, membre de la famille du Prophète (Paix sur lui), et grand érudit (m : 765JC).

Chez les Chi‘ites, seuls les imams sont les interprètes de la Loi ; cependant en l’absence du douzième imam occulté, leurs savants (Âyatollah), qui sont versés dans les sciences religieuses, s’adonnent à l’ijtihâd : ils sont les interprètes vivants de la Loi.

 

Sources de l’Islâm

A : Le Coran

Pour les Musulmans, le Coran est la Parole de Dieu (Exalté) révélée au prophète Mouhammad (Paix sur lui), en langue arabe, par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, durant les 23 années de la mission prophétique : 13 années à la Mecque et 10 années à Médine.

Le terme qour’ân signifie du point de vue linguistique : la lecture. C’est un dérivé du verbe qara-a : lire. La forme et le contenu sont divins.

Le Coran est le principal miracle du Prophète Mouhammad (Paix sur lui), défiant par son style et sa guidance spirituelle et sociale.

Le Coran a été assemblé par écrit du temps du Prophète (Paix sur lui), qui s’est entouré d’écrivains de la Révélation, parmi ses Compagnons lettrés. Les textes étaient rédigés sur des matériaux épars.

A la mort du Prophète (Paix sur lui), tout le Coran était saisi par écrit. Un an, après la mort du Prophète, le 1er calife, Aboû Bakr (Que Dieu soit satisfait de lui), décida de recopier le Coran du Prophète (Paix sur lui) sur des feuillets formant un ensemble uni ; et c’est à cette époque que le terme « moushaf » a été choisi par les Compagnons du Prophète pour désigner une copie du Coran.

A l’époque du 3ème calife ‘Outhmân (Que Dieu soit satisfait de lui), et à la suite de la rapide propagation de l’Islam, il décida de transcrire cette copie officielle et d’en faire 7 copies qu’il s’empressa d’envoyer dans les différentes provinces musulmanes. Avec chaque copie, il envoya un lecteur du Coran, pour que les gens ne divergent pas dans sa lecture.

C’est cette même copie qui est reproduite jusqu’à nos jours, récitée et mémorisée par les Musulmans du monde entier.

Le Coran est composé de chapitres indépendants les uns des autres appelés, par la Révélation : sourate. Les Phrases du Coran sont appelées versets : âyât (singulier : âya).

Il y a 114 sourates dans le Coran, ordonnancées selon un ordre divin. Pour faciliter la mémorisation du Coran, les spécialistes l’ont divisé en parties, appelée chacune : hizb.

Il y a 60 hizb. Chaque hizb a été divisé en deux parties appelées chacune : nisf (moitié).

Chaque moitié a été divisé en deux parties appelée chacune : roubou‘ (un quart). Le quart a été divisé en deux parties appelée chacune : thoumoun (1/8).

Les docteurs de la Loi ont groupé les thèmes du Coran sous quatre sujets : les dogmes (al ‘aqâ’id) ; le culte (al ‘ibâdât) ; la morale (al akhlâq) et les relations sociales (al mou ‘âmalât).

 

B : La Sounna ou le Hadith

Le Prophète a dit dans une de ses paroles authentiques que Dieu lui a accordé deux types de révélations : le Coran et son semblable (la Sounna).

Selon les docteurs de la Loi, la Sounna c’est l’ensemble des paroles, actes et approbations du Prophète.

Quand cet ensemble est transmis par quelqu’un sous la forme d’un texte, on l’appelle : hadith.

La Sounna Explique le Coran, restreint le champ d’application de ses règles, les généralise, mais aussi, la Sounna légifère de nouvelles règles.

Les spécialistes des sciences du hadîth (al mouhaddithoûn) ont mis sur pied des règles de sélection et d’analyse des chaînes des transmetteurs de la Sounna : il s’agit de la science du hadith.

Les deux recueils qui contiennent la Sounna authentique du Prophète (Paix sur lui) sont : le recueil d’Al Boukhârî et le recueil de Mouslim. On y ajoute les Sounan d’Aboû Dâwoûd, At-Tirmidhî, Ibn Mâjah, An-Nasâ’î. Le Mousnad de l’imâm Ahmad. Al Mouwatta’ de l’imâm Mâlik…

 

Les Musulmans dans la société

Les Musulmans ont des origines diverses, mais ils ont vocation à s’unir et à s’organiser, en respectant la pluralité de leurs sensibilités, qui est une richesse. Les croyants sont tous des frères dans la foi.

Cette fraternité dans la foi tient une place plus importante que les liens consanguins ou d’alliance.

Dans le saint Coran, Dieu (Exalté) dit : « Les croyants sont frères. Rétablissez la Paix entre vos frères ! Craignez Dieu afin qu’Il vous fasse miséricorde ! » (Coran : Ste 49/ V.10)

La communauté musulmane est appelée dans le Coran, la communauté du juste milieu : « Nous fîmes, ainsi, de vous la communauté du juste milieu. » (Coran : Ste 2/ V.143).

En conséquence, le vrai visage de l’Islam s’identifie à la mesure, à la modération, à la douceur, aux vertus de patience, de compassion, et non à l’agressivité, la haine et au rejet de l’autre.

Dieu (Exalté) dit : « Humains ! Nous vous créâmes d’un mâle et d’une femelle, pour vous répartir ensuite en nations et en tribus pour que vous vous entre connaissiez. Le plus noble parmi vous est celui qui manifeste le plus de piété envers Dieu. » (Coran : Ste 49 / V.13)

L’essence du message islamique est le perfectionnement moral de l’homme dans la voie de Dieu.

Le prophète Mouhammad (Paix sur lui) dit : « Le meilleur croyant est celui qui a le meilleur comportement.»

 

La morale sociale et les relations avec autrui

La morale islamique consiste à éduquer les instincts de sorte qu’ils deviennent, progressivement, conformes aux désirs de la Loi révélée.

L’individu ne cesse, durant toute sa vie, de s’orienter constamment et consciemment vers Dieu (Exalté).Les mouvements et les actes expriment la réalité des pensées.

L’Islam stipule que tout être humain est susceptible de changer et de transcender. La bonne moralité est le synonyme de bonne conduite avec Dieu et la création.

Le Prophète Mouhammad (Paix sur lui) a dit : « Dieu est Bienveillant et Il aime la bienveillance. Il récompense pour la bienveillance ce qu’Il ne donne pas pour la violence ou pour toute autre chose. » (Mouslim)

 

Le hijâb et le foulard islamique

Terme arabe qui signifie au départ : celui qui empêche. Toute chose qui cache est un hijâb, car elle empêche de voir.

Le hijâb est également une barrière qui empêche deux choses de se toucher. Ce terme peut s’utiliser, aussi, dans un sens moral : « Les péchés sont un hijâb entre l’homme et Dieu, et la dévotion est un hijâb entre l’homme et l’Enfer. »

Le hijâb est donc, le terme qui désigne généralement l’ensemble du vêtement féminin qui couvre les parties du corps que la Loi révélée commande à la femme de cacher en public.

Dieu (Exalté) dit : « Et dis aux croyantes qu’elles baissent leur regard et qu’elles gardent leur chasteté, qu’elles ne fassent pas étalage de leurs toilettes, excepté celles qu’elles ne peuvent pas garder cachées, qu’elles ramènent leur voile sur leur poitrine. Qu’elles ne fassent voir leurs toilettes qu’à leur mari, leur père, leur beau-père, leur fils, les fils de leur mari, leurs frères, les fils de leurs frères, les fils de leurs sœurs, leurs compagnes… » (Coran : Ste 24/V.31).

Voir aussi Ste 33/V.59.

L’épouse du Prophète Aïcha, le fameux compagnon Ibn ‘Abbâs et les plus éminents juristes parmi les Compagnons des Compagnons du Prophète Muhammad, ainsi que la majorité absolue des docteurs de la Loi, Hanafites, Malékites, Chafi’ites et Hanbalites, ont commenté le verset 31 de la sourate 24, en stipulant que la partie qu’il est exclu de couvrir sont le visage et les mains, car ils font partie de la toilette apparente.

 

Lexique

-adhân : appel à la prière.

-adab : les bonnes manières.

-âyah , plur : âyât : verset(s) du Coran.

-amânah : dépôt confié.

-akhlâq : la morale et le bon comportement.

-al basmalah : phrase coranique marquant le début des sourates et utilisée comme invocation : “Au Nom de Dieu Le Très Clément par essence, Le Très Miséricordieux par excellence” : “Bismillaihi Ar-rahmaini Ar-rahimi.”

-bid‘a : innovation hérétique condamnée par la religion.

-charî‘a : c’est l’ensemble des dispositions légales concernant le dogme, le culte, la morale et les relations sociales.

-faqîh : ‘ âlim = savant, juriste ou docteur de la Loi.

-harâm : l’interdit ou l’illicite.

-halâl : le licite ou le permis.

-hadîth : texte où l’on rapporte une parole, une action ou une approbation du Prophète.

-ijtihâd : effort de réflexion juridique dont le but est d’expliquer, de déduire ou d’interpréter une règle juridique.

-ijmâ‘ : consensus de l’ensemble des érudits d’une époque sur une règle de droit déduite.

-imsâk : moment de l’abstinence pour commencer le jeûne.-imâm : guide ; chef de la communauté ; personne qui dirige la prière en commun. Selon la doctrine chi’ite, il s’agit de l’un des descendants du Prophète de sa fille Fatima. L’imâm, chez les chi’ites est un être infaillible.

-jihâd : Ce terme est un dérivé du terme « juhd » : fournir l’effort dans la voie de Dieu, et pour Dieu. Il s’agit de faire le sacrifice de sa vie pour Dieu, dans le but de défendre sa religion et sa transmission aux autres.

-jâmi‘ : grande mosquée où l ‘on célèbre la prière du vendredi.

-Ka‘ba : maison cubique, premier Temple érigé, sur terre, pour glorifier Dieu et L’adorer (Coran : Ste 3/V.96).

Après le Déluge, Dieu inspira à Abraham et son fils Ismaêl de reconstruire le Temple sacré sur l’emplacement des fondations de la Maison sacrée.

Abraham et Ismaêl invoquèrent Dieu pour qu’Il bénisse ce Lieu, et de faire naître parmi ceux qui peupleront la vallée de la Ka‘ba un envoyé, qui les appellera à l’adoration de Dieu l’Unique. Dieu exauça leur demanda, et envoya de la descendance d’Abraham et d’Ismaêl, le dernier Prophète Muhammad, qui fit de ce temple, par ordre de Dieu, la direction de la prière et le lieu annuel du pèlerinage. (Coran : Ste 2/V.129, et Ste 22/V.26-27)

-masjid : ce terme est le synonyme de « jâmi‘ ». Certains font la différence entre les deux termes, ainsi, le terme « masjid » sert pour désigner une petite salle de prière de quartier et où l’on ne célèbre que les prières quotidiennes, alors que le jâmi’ c’est la grande mosquée “cathédrale” où l’on célèbre les prières quotidiennes, ainsi que les prières du vendredi et des deux fêtes.

-Qibla : direction de la Mecque où se trouve la Ka‘ba. La qibla est la direction obligatoire pour la prière.

-ribâ : l’usure et l’intérêt.-sunna : ensemble des paroles, actes et approbations du Prophète. Ce terme désigne, aussi, la conduite du Prophète. Pour les juristes, ce terme, désigne une sentence juridique : l’acte recommandé.

-salâm et taslîm : salut ou salutations.

-Satan : Cheytân ou Iblîs

-az-zakât : impôt annuel obligatoire sur le surplus des biens. C’est un des piliers de l’Islam

-az-zinâ : ce terme désigne, à la fois, l’adultère et la fornication : toute relation sexuelle hors mariage.

Transcription des noms des Prophètes et des Livres révélés.

-Adam : Adam

-Enoch : Idriss

-Noé : Noûh

-Abraham : Ibrâhîm

-Lot : Loût

-Ismaêl : Ismâ‘îl

-Isâac : Ishâq

-Jacob : Ya‘qoûb = Isrâ’îl

-Joseph : Yoûsouf

-Job : Ayyoûb

-Moïse : Moûsâ

-Aaron : Hâroûn

-Jonas :Yoûnous

-David : Dâwoûd

-Salomon : Souleymân

-Elie : Ilyâs

-Elisée : Al Yasa‘

-Zacharie : Zakariyyâ’

-Jean-Baptiste : Yahyâ

-Jésus : ‘Îssâ ou Al Masîh

-l’Evangile : Al injîl

-la Thora : At-tawrât

-Les Psaumes : Az-zaboûr

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Author: admin-amdouni