Réponse Dr Hassan Amdouni
L’Islam a ordonné la bienséance envers les parents, même s’ils ne sont pas musulmans. Dieu (Exalté) dit : « Ton Seigneur t’ordonne de n’adorer que Lui, de traiter avec bonté ton père et ta mère. Et si l’un d’eux ou tous les deux atteignent, auprès de toi, un âge avancé, ne leur dis pas : « Fi ! » Ne leur manque pas de respect, mais adresse-leur des paroles affectueuses ! » (Ste17/V2)
Dieu (Exalté) dit aussi : «…Mais s’ils exercent sur toi une contrainte pour t’amener à M’associer des divinités dont tu n’as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas, tout en continuant à te comporter envers eux en ce bas-monde, de façon convenable. Suis en cela la voie de celui qui revient repentant vers Moi, car c’est vers Moi que se fera ensuite votre retour, et Je mettrai alors chacun de vous en face des œuvres qu’il aura accomplies. » (Ste 31/V15)
L’Islam a également recommandé et insisté sur les droits découlant des liens du sang. Cette bienséance est très recommandée au moment des joies mais également dans les moments de peine et de tristesse. Et la plus grande des tristesses qui rassemble la famille est la mort d’un de ses membres. L’homme éprouve instinctivement le besoin d’exprimer sa tendresse envers le mort qu’il soit un proche ou un membre de la famille. C’est ce qui ressort du hadîth authentique, d’après Aboû Hourayra (Que Dieu soit satisfait de lui) : « Le Prophète (que les Bénédictions et les Salutations de Dieu soient sur lui) a visité la tombe de sa mère. Il pleura et fit pleurer les gens autour de lui, ensuite il dit : « J’ai demandé à mon Seigneur l’autorisation d’implorer Son Pardon pour ma mère, et Il ne me l’a pas accordé. Je Lui ai demandé la permission de visiter sa tombe et Il me l’a permis. Visitez les tombes, elles vous rappellent la mort.» (Rapporté par Ahmad, Mouslim, Aboû Dâwoûd, An-Nasâ’î et Ibn Mâjah)
On a rapporté que la mère du compagnon Al Hârith Ibn Abî Rabî‘a, (Que Dieu soit satisfait de lui) est morte, elle était chrétienne, il a suivi son convoi avec certains Compagnons.
Par ailleurs, l’Islam a appelé au respect de l’être humain avant et après sa mort, qu’il soit croyant ou non. Le Prophète s’est levé au passage du cortège funéraire d’un juif. À celui qui lui fit remarquer que c’était un juif, il répondit : « N’est-ce pas une âme ? » (Rapporté par Al Boukhârî et Mouslim d’après Qays Ibn Sa‘d)
Que dire alors quand il s’agit d’un père, d’une mère, d’un proche ou d’un consanguin ?
Il s’ensuit d’après ce qui précède qu’il est permis au musulman d’assister aux obsèques de ses parents ou de ses consanguins non musulmans. Il n’y a aucun mal à ce que le musulman assiste aux rites funéraires organisés en général pour les morts dans les églises et les temples. Il ne doit cependant pas participer aux prières, rites religieux et autres pratiques qui font partie du culte. Il est également permis au musulman d’assister à l’inhumation du corps. Il lui suffit de mettre cette intention sur le compte du respect du droit à la bienséance, au lien du sang, à l’accompagnement de la famille dans son chagrin, au renforcement des liens avec la famille et d’éviter ainsi de provoquer par son absence en ces moments de douleur, son éloignement de la famille.
